L'Arkeoblog

et nous voilà en 2017

...si 2016 était une année bisextile et qu'elle a duré non seulement 366 jours, mais 1 seconde de plus que les autres années, 2017 est un nombre premier, une année première peut-être, une année de tous les départs, une année où commencer le nouveau a plus de force peut-être...peu importe ce qu'elle peut représenter pour chacun, c'est une histoire perso, mais je souhaite à chacun qu'elle soit unique, qu'elle soit le début de plein d'histoires extraordinaires :-) Alors bonne année, merveilleuse année 2017 :-)

Néandertal et moi

"Difficile de se projeter dans une autre humanité"...c'est la phrase que j'ai prononcé en racontant les Néandertaliens à mon collègue photographe. On photographiait les objets en silex recueillis lors des fouilles 1916-18 à la grotte de Cotencher (ci-dessous, le porche de cette grotte). Et comme toujours lors des séances photos, je parle des humains qui ont taillé les objets que l'on photographie, ce que je vois, ce que j'imagine aussi. Les Néandertaliens maîtrisent bien le débitage du silex à mon sens, dans le jargon archéologique on appelle technique levallois le système qu'ils avaient mis au point pour obtenir les éclats qu'ils souhaitaient à partir d'un bloc de silex. Ils taillaient avec un percuteur de pierre dure, d'ailleurs on le voit bien sur le talon des éclats, les points d'impacts sont super marqués et très souvent on peut voir la mirofissuration circulaire qui nous dit: c'est taillé avec un percuteur de pierre.

Je racontais cette technique de débitage et en même temps je me rendais compte qu'elle est super complexe à expliquer, du coup je suis sûre que les Néandertaliens parlaient, communiquaient entre eux, parce que transmettre un truc super complexe sans un langage déjà élaboré me paraît presque impossible...enfin de mon point de vue d'Homo sapiens, pour Homo neandetalensis c'était peut-être différent. Pendant un moment (quelques milliers d'années) les Sapiens ont côtoyés les Néandertaliens, ça devait être super d'être plusieurs humanités, rencontrer des autres pas tout à fait la même chose que nous, juste un peu différent...que pensaient-ils, comment pensaient-ils, comment se comportaient-ils?...tant qu'on regarde des objets fabriqués par des sapiens on peut se dire qu'ils pensaient de la même façon que nous, qu'ils communiquaient de la même façon...facile de s'extrapoler avec les Cro-Magnons...mais dès qu'on parle de Néandertaliens on ne peut plus se projeter de la même façon, ce que je pense et comment je le pense, ne correspond peut-être pas à ce qui était pour un Néandertalien, sa perception du monde et de l'environnement était peut-être différente de la mienne...et je ne le saurai probablement jamais. La pensée ne se conserve pas, dommage:-)

 

Un jour pas comme les autres

C'était un matin comme les autres, je me suis levée et suis partie au travail...étudier les silex, lire la pierre et comprendre ces humains qui les ont fabriquées et utilisées...c'était presque un matin comme les autres, sauf que je me préparais à recevoir mon grand maître ès silex, Jacques Pelegrin...sortir des objets pour lui raconter ce que je voyais, pour lui raconter mes idées, alors j'avais demandé à Christine qui marquait et dessinait quelques pièces de me préparer un assortiment d'outils.

J'étais montée dans son bureau pour regarder les objets quand elle me tend une lame : "Dis cette pièce, je la sors?"...Je la regarde, mon regard est vite happé et captivé par la pièce, une lame cassée de couleur jaune, un peu courbe, avec des zonations..."waouh, oui cette pièce m'intéresse, passe-la moi"..et je redescends dans mon bureau, dévalant les marches d'escalier quatre à quatre faisant crisser le bois de la vieille maison et je fonce sur un lot de pièces grises cette fois, mais qui comportaient la même courbure, les mêmes zonations...et je joue à essayer de les raccorder...une par une, je teste, les grandes pièces d'abord, puis j'attrape une lame un peu plus étroite... et là, je n'en crois pas mes yeux, les deux pièces s'ajustent parfaitement...Waouh, le moment est intense, je le garde une seconde pour moi avant de m'écrier "ça colle"...."je viens de relier Champréveyres à  Monruz"...je venais de relier les deux sites magdaléniens que j'étudiais...un kilomètre les sépare et ce remontage raconte que les chasseurs qui habitaient là il y a 15'000 ans se sont déplacés sur le rivage du lac de Neuchâtel, d'un campement à l'autre...trop bien.

C'était le 29 mai 1990...il y a déjà longtemps, mais en moi ce moment reste toujours un instant exceptionnel de ma vie d'archéologue. J'avais d'ailleurs immortalisé l'instant en écrivant la date sur le mur de mon bureau!

Aujourd'hui tout le monde peut voir ces objets, ils sont exposés dans la salle des chasseurs au Laténium, le musée d'archéologie de Neuchâtel. 

Le Laténium sur facebook

le Laténium, musée d'archéologie de Neuchâtel est bien sûr sur Facebook...et depuis aujourd'hui on m'y voit tenant le remontage de deux lames de silex qui ont été découvertes sur les sites de Champréveyres et Monruz. Oui oui vous lisez bien deux lames et chacune dans un site archéologique différent, oh mais ils ne sont pas très éloignés l'un de l'autre juste 1km. 

Mais comment cela se fait-il qu'on ait pu retrouver deux objets qui proviennent du même bloc de silex dans deux sites différents?

Et bien c'est que les chasseurs magdaléniens qui habitaient ces campements il y a 15 000 ans se baladaient sur le rivage du lac de Neuchâtel, déplaçaient leur campement ou entretenaient des échanges avec d'autres groupes installés là. Un seul km ça n'est pas loin, on peut aussi imaginer un immense campement, avec des zones d'activités différentes. Voilà quelques-unes des explications possibles pour expliquer ce remontage. Ce dont on est presque sûr, c'est que ces lames ont été taillées sur le site de Monruz, puis l'un d'elles a été apportée à Champréveyres. Je dis presque sûr parce qu'à Monruz, on a retrouvé le bloc de silex qui a pu fournir ces objets, mais il manque des pièces et on ne peut pas directement les raccorder au bloc...voilà le pourquoi du presque sûr.

Ces objets sont présentés dans l'expo permanente du Laténium, dans la salle des chasseurs, vous pourriez y faire un tour non?

 

Porte ouverte sur un sourire

Aujourd'hui je vous propose un clin d’œil de ma visite au Musée d'Yverdon. Le lieu est magnifique sis dans le château que vous trouverez en plein centre ville. En parcourant les salles j'ai découvert une notice absolument magnifique, celle concernant un serrurier du 16^e siècle nommé Jean des Champs. Joli nom pour un serrurier, ne trouvez-vous pas?...et bien oui, il a certainement fabriqué plein de clefs des champs :-)

29 février

Ecrire à cette date est assez exceptionnel alors j'en profite...mais que dire...si ce n'est que j'aime les 29 février, j'aime ce côté exceptionnel qui arrive tous les 4 ans, en d'autres termes j'aime les années bissextiles...peut-être parce que je suis née une année bissextile...ma coiffeuse aussi aime les 29 février et on a bu un café ensemble pour célébrer ce jour.

Ce jour est à mon sens une invitation au rêve, à ce réajustement des dates pour bien caler le calendrier à la révolution de la terre autour du soleil, alors je rêve à l'univers, à la course de la terre autour du soleil, au temps qu'elle met dans ce chemin, au retard qu'on prendrait si on n'ajustait pas les dates, on peut imaginer que l'hiver pourrait alors survenir en été comme dans l'hémisphère sud:-)

 

Héronnière

Aigle, sortie d'autoroute, un vol majestueux de hérons...que c'est beau...Ils sont nombreux, incroyable, mais pourquoi y en a-t-il autant par ici?....ooooh mais ils nichent là au sommet des arbres d'un petit bosquet...Pour la première fois de ma vie je découvrais une héronnière, comme les cigognes, les hérons nichent au sommet des arbres en colonie et construisent des nids en plateforme. Février est justement le moment de cette construction de nid et juste là maintenant on peut les découvrir en pleine activité à Aigle.

Regardez...ils surveillent ces humains qui viennent les observer, lancent des cris d'alerte dès que l'on s'approche, une fois rassurés, ils continuent de construire leurs nids, recherchent de petites branches dans les bosquets voisins et reviennent les poser, les arranger sur leur nid.

Aïkido

Un art martial extraordinaire, l'aïkido...on utilise l’énergie de l'adversaire,  et on la  laisse passer. Ce qui me fascine lorsque je regarde mes maîtres pratiquer, c'est l'aisance avec laquelle ils laissent passer l'énergie qu'on leur donne, tout à l'air facile et pourtant que c'est difficile. On a envie souvent de rester comme un mur, de montrer de la force quand on subit une attaque, et pourtant pourquoi doit-on s'encombrer de cette énergie de qqn d'autre? là je pense aussi à des situations de la vie quotidienne. Oui l'aïkido peut aider chacun à mieux se gérer, à ne plus être blessé par une attaque au travail, dans la rue, à la maison par exemple. Le but n'est pas de détruire l'autre, mais de se protéger soi, c'est le problème de l'autre s'il attaque, pas le nôtre.  Au dojo, on s'entraîne à laisser passer ces énergies qui nous arrivent et à les absorber lorsqu'on les donne (par une chute roulade).

Oh je suis tout au début de ma pratique de l'aïkido, je viens juste de passer mon 6^e kyu (le tout premier examen qui me dit que j'ai commencé d'acquérir les premières techniques et notions). J'adore les entraînements chacun d'eux est une leçon de vie, même si l'on est tout fatigué par le stress du travail, l'aïkido nous redonne une énergie incroyable.

Et puis on s'amuse bien aussi, l'an dernier Eric (notre sensei) a fabriqué, avec plein de mes camarades du dojo, un dojo mobile avec une pagode et un tori que l'on a présenté au cortège de la fête des vendanges. J'ai été la tête du dragon qui dansait dans le cortège et aussi devant le char, un moment inoubliable et magnifique. Regardez :-)

Et si l'aïkido vous tente venez au Dojo de Neuchâtel, l'accueil y est fantastique :-)

 

 

 

Pierre-à-Bot...

...c'est mon nom depuis que quelqu'un a trouvé que je ressemble à un crapaud.

Je suis protégée depuis 1838 à la demande de Louis Agassiz. Pour lui je constituais un argument pour étayer sa théorie glaciaire.

Et bien oui, je viens du Massif du Mont-Blanc et j'ai voyagé avec le glacier du Rhône, c'était il y a environ 20000 ans. Le glacier a fondu et moi je suis restée là, à flanc de coteau à regarder le lac maintenant. Au début la montagne était toute pelée, des pierres, des restes de glaces, puis la végétation est arrivée,  des bouleaux nains et des saules rampants d'abord, plus tard des genévriers, encore plus tard des pins et maintenant des hêtres et des chênes m'entourent. Je suis cachée par la forêt, quoique en hiver on me distingue bien à travers les arbres dépouillés de leurs feuilles. Regardez comme j'ai fière allure, bon là aujourd'hui je suis toute mouillée et bien glissante pour celui qui aurait envie de m'escalader.

Venez me voir, j'habite en dessus de la ville que les gens appellent Neuchâtel, il y a la déchetterie pas très loin (c'est utile pour ne pas laisser traîner n'importe quoi autour de moi) et une jolie ferme avec des tas de sorte de pommiers.

A bientôt

Le dessus des apparences

Un toit végétalisé qui se pare de mille couleurs à l'automne, c'est ce qui se produit au Laténium, musée d'archéologie de Neuchâtel. Oh mais pas facile d'accéder au toit, sauf pour les employés du lieu...alors voilà quelques images de mes balades au sommet :-)

Et bien sûr de là haut une vue imprenable sur le lac et ses rives